Au bas de l'escalier de fer, au sortir de l'Hôtel-Dieu après une visite à un souffrant, je connus la honte de ce soulagement : le retour à la vie large. Aujourd'hui je sais que je me trompais : la vie large tient dans la cage thoracique d'un homme même perdu. Qu'est-ce que le sacré, sinon le souffle que chacun porte en soi jusqu'au bout, donnant à ses yeux cette lueur d'infini, cette énigme d'être - criminel, vagabond ou nouveau-né - le plus riche des livres saints.
La vie large, c'est quand la vie se serre et ne tient plus qu'à un souffle. Ce souffle à lui seul plus grand que tous les univers.