Aujourd'hui, de très nombreux écrivains prétendent aimer l'enfer, ce qui montre seulement qu'ils ne le connaissent pas. La haine de Proust pour le soleil, ou celle de Sartre pour les arbres, me paraît très révélatrice de cette société malade. On fait du malheur une chose littéraire qui est très bien portée. C'est particulièrement vrai de ces auteurs qui étalent le mal sous prétexte de le dénoncer. Certaines œuvres soi-disant rebelles ne font qu'ajouter au chaos du monde et elles n'aident personne. La preuve, c'est que leurs auteurs n'ont pas payé. On ne peut pas parler du feu de l'enfer dans les salons parisiens. Rimbaud a payé, lui. Ces éboueurs de la littérature qui remuent la fange n'ont de damné que le fait qu'ils suivent la mode.