Comme on rêve, elle écrit. Comme on rêve d'une vie d'autant plus vraie qu'elle manque, d'autant plus claire qu'elle brûle. L'enfant n'y entre pas dans cette vie, ni le mari, ni même soi. C'est une vie qu'on n'a pas, et pourtant c'est la seule. Elle écrit pour l'avoir. Elle écrit pour le pain quotidien, celui qui n'est jamais donné. Le pain de silence, la mie de lumière. Le blé de l'encre. On s'éprend de son style comme on pourrait s'éprendre d'elle. C'est la même chose.