Dans la lecture on quitte sa vie, on l'échange contre l'esprit du songe, la flamme du vent. Une vie sans lecture est une vue l'on ne quitte jamais, une vie entassée, étouffée de toute ce qu'elle retient.
Nous sommes des aveugles dans un palais de lumières. Des serviteurs dont nous ignorons le nom se précipitent devant nous, écartant les meubles pour nous éviter toute blessure grave.
Au Moyen-Âge dans les murs des hospices, on creusait un guichet où une mère affolée pouvait abandonner son nouveau-né. L'écriture est un guichet de papier où la vie nouvelle-née attend en confiance d'être adoptée.