Depuis la toute légère enfance je suis en pourparlers avec moi-même, je mène de moi à moi un entretien que le monde s'évertue à interrompre. Pour continuer à me parler, j'ai commencé à écrire. Ce qui se dit en moi n'est pas dans mes livres. Les livres sont le contre-bruit au bruit du monde. Ce qui se dit en moi est confié au silence. Les livres frôlent le silence. Ils ne le touchent pas, ils le frôlent. Les livres sont presque aussi intéressants que le silence. Ecrire est presque aussi passionnant que de ne rien faire et attendre les premières gouttes de pluie dans les concertos au piano de Mozart.