Elle, elle aime bien que vous soyez là, à la regarder. Dans ses jeux elle a parfois ce cri que poussent tous les enfants, cette demande de la terre au ciel, et du ciel à la terre, cette phrase partout mendiante, cette poussée de vérité : regarde-moi, regarde-moi. Les enfants appellent ainsi à l'instant le plus périlleux de leurs jeux, à cet instant dont ils supposent qu'il leur vaudra gloire et honneur. Regarde-moi, regarde-moi. Vous vous dites : les chevaux aussi demandent ça, et les arbres, et les fous et les pauvres, et tout ce qui passe dans le temps -- pour un temps. Partout l'appel, partout l'impatience de la gloire d'être aimé, reconnu, partout cette langueur de l'exil et cette faim d'une vraie demeure -- les yeux d'un autre. Regarde-moi, regarde-moi.