Elle imprégnait les rondeurs de la terre, le souffle des bêtes dans la grange, le goût du pain fort. Et avant d’être dans la Bible, cette parole, où elle était, d’où elle venait ? Elle planait sur le vide des terres et sur le vide des cœurs, elle rôdait avec le vent dans les déserts. Elle était première. Elle avait toujours été là. La parole d’amour est antérieure à tout, même à l’amour. Au début il n’y avait qu’elle, la voix sans mots, le souffle d’or enveloppant Dieu, François d’Assise et le chien de Tobie, serrés ensemble, leurs haleines confondues.