Il y a les livres, vous savez bien. Lecture stupéfiée, hagarde. On avale les potions de l'encre, chaque jour un peu, pour faire tomber la fièvre, on l'aggrave en fait. Le désir d'une trêve, d'un sommeil semblable à celui des bêtes, aucune lecture ne l'exauce jamais. On peut lire tous les livres, ou bien aucun. C'est égal. Lire : prier au désert. Laver son visage de l'ombre qui le mange. Les doigts jaunis du lecteur, son âme en poudre, toutes pages tournées.