Il y a quelque chose dans le monde qui résiste au monde, et cette chose ne se trouve ni dans les églises ni dans les cultures ni dans la pensée que les hommes ont d’eux-mêmes, dans la croyance mortifère qu’ils ont d’eux-mêmes en tant qu’êtres sérieux, adultes, raisonnables, et cette chose n’est pas une chose mais Dieu et Dieu ne peut tenir dans rien sans aussitôt l’ébranler, le mettre bas, et Dieu immense ne sait tenir que dans les ritournelles d’enfance, dans le sang perdu des pauvres ou dans la voix des simples et tous ceux-là tiennent Dieu au creux de leurs mains ouvertes, un moineau trempé comme du pain par la pluie, un moineau transi, criard, un Dieu piailleur qui vient manger dans leurs mains nues.
Dieu c’est ce que savent les enfants, pas les adultes.
Un adulte n’a pas de temps à perdre à nourrir les moineaux.