J'ai lu plus de livres qu'un alcoolique boit de bouteilles. Je ne peux m'éloigner d'eux plus d'un jour. Leurs lenteurs ont des manières de guérisseur. J'ai passé des étés dans leurs chapelles fraîches, taillées dans la falaise crayeuse d'un beau silence. Le poète qui a repeint les appartements du paradis et de l'enfer, je sors ses livres du buffet où ils prennent une teinte d'icône. J'ouvre la vie nouvelle au hasard et délivre deux enfants dont j’époussette le costume avant de les laisser courir dans la lumière...