Je ne saurais vous dire la jouissance que me donne votre corps, lorsque vous me l'abandonnez. Aucun langage ne la recueille. Aucun regard ne la contient. Les amants éprouvent, sans le comprendre, ce qu'est l'éternité : elle se confond avec la faiblesse qui précipite leur souffle… La jouissance engendre un savoir sans équivalence sur l'éternel : elle révèle en nous bien trop d'enfance et de douceur pour que mourir, jamais, en vienne à bout. Les mains sur la peau touchent l'âme à vif. Elles en sentent la palpitation. Elles en devinent le trouble. Mais rien, non, rien n'égale en volupté la contemplation de votre visage : un fin mélange de plaisir et de détresse recouvre ses traits, comme si - pendant quelques instants - vous n'étiez plus personne…