Je pense à ces femmes que l'on peut rencontrer partout, dans les bus, dans les magasins, à la sortie des écoles. Noire brûlure des cheveux accentuant la pâleur du visage. Les enfants, quand il y en a, grandissent, inexorablement. Ils répètent sous leurs yeux le mouvement du départ. Elles. Leur âme plantée au milieu des décombres, des gravats. Vibrante, infiniment. Elles sont penchées. Elles fouillent, à mains nues. Elles cherchent quelque chose. Il n'y avait en elles qu'un seul élan, elles l'ont délivré, une fois pour toutes. C'est ainsi. C'est comme ça. Une fois pour toutes. L'amour a échoué. Alors, elles s'en tiennent là: à cet échec. Qu'au moins il me reste ça. Au moins. Prières. Sourdes prières qui tombent dans les fossés, sur les pierres.