La plus petite action dans cette vie m’a toujours demandé une force énorme, insensée, comme si, pour l’accomplir, il me fallait soulever le monde entier, naître à chaque fois. Je comprends très bien que les nourrissons passent leur temps à dormir. Ils font un travail proprement exténuant : ils tètent une goutte de réel, une goutte seulement (...) – et ils sont aussitôt exténués, accablés, obligés de tout arrêter, tout suspendre, repartir pour des heures de sommeil. Les nourrissons grandissent en dormant.