Le reste n'est rien. Le reste c'est tout ce qu'on jette dans les jours de colère, dans les heures de rangement. Il y a ceux qui jettent. Il y a ceux qui régulièrement mettent leur maison à sac, ou le réduit d'une mémoire, le recoin d'un amour.[...] Et il y a ceux qui gardent. Ils entassent dans un tiroir, dans une parole, dans un amour. Ils ne perdent rien. Ils disent : on ne sait jamais. [...] Ceux qui gardent comme ceux qui jettent seront égaux devant l'objet unique, devant la chose qui tiendra lieu de toutes les choses.
Ceux qui se délivrent comme ceux qui s'encombrent. Il y a toujours une chose qu'on ne jette en aucun cas. Ce n'est pas nécessairement une chose. [...] C'est une chose dont on s'éprend sans raison, sans besoin. C'est une fidélité silencieuse à ce qui passe et demeure.