Les enfants sont des gens du voyage, des âmes de grande circulation. Quand ils viennent dans ce monde, ils n'ont pas de vêtements, pas de mots, pas d'argent, aucun bien hors les biens du manque, de la faim, des larmes et du sourire. Les gens qui les accueillent, qui leur donnent asile pour vingt, trente ans, pour toute la vie, les gens qui disent aux enfants : entrez, faites comme chez vous, posez votre sourire dans un coin, il nous tiendra compagnie, il commence déjà à nous éclairer un peu, ces gens là, hôteliers de l'enfance, on les appelle des parents.
Les enfants restent où la porte s'ouvre.