Les livres aimés (...) ignorent la porte de la conscience, se glissent en vous par la fenêtre du songe et se faufilent jusqu'à une pièce où vous n'allez jamais, la plus profonde, la plus retirée. Des heures et des heures de lecture pour cette légère teinture de l'âme, pour cette infime variation de l'invisible en vous, dans votre voix, dans vos yeux, dans vos façons d'aller et de faire. A quoi ça sert de lire. A rien ou presque. C'est comme aimer, comme jouer. C'est comme prier. Les livres sont des chapelets d'encre noire, chaque grain roulant entre les doigts, mot après mot.