L’homme d’affaire n’est que le dernier avatar, le plus récent, de l’homme livide.
L’homme livide c’est l’homme social, c’est l’homme utile, persuadé de son utilité. c’est l’homme de la plus faible identité – celle de maintenir les choses ne l’état, celle du mensonge éternel de vivre en société.
Et puis il y aurait un autre type d’homme. Inutile, celui-là. Merveilleusement inutile. Ce n’est pas lui qui invente la brouette, les cartes bancaires ou les bas nylon. Il n’invente jamais rien, il n’ajoute ni n’enlève rien au monde : il le quitte. Il s’en découvre quitté, c’est pareil. On l’aperçoit ici ou là. Il pousse devant lui le troupeau de ses pensées. Il rêve dans toutes les langues. De loin, visible. Il est comme ces gens du désert, ces hommes bleus. Il est comme ces gens aux chairs teintées du tissu qui les garde du soleil. Il a le cœur perclus de bleu. On l’aperçoit ici ou là dans les révoltes qu’il inspire, dans les flammes qui le mangent. Dans les livres qu’il écrit. C’est pour le voir que vous lisez. …