Malgré cette légère poussière d'un accent, la voix de Soulages est nue. Incroyablement donnée. Un amusement la traverse, un étonnement que Soulages a de vous et de lui. Cet étonnement est la clé de voûte de son âme et de sa peinture aussi bien : n'en jamais revenir d'être au monde et de voir, de se voir dans ce qui vous fait face. Ses peintures ont la luisance humide d'une peau retournée. Elles ne montrent rien. Elles disent. Ces stries noires sont des microsillons. La voix du peintre est prise dedans. Il parle, seul. Sur une surface plus ou moins grande. Seul.