Nous n’avons guère plus de prise sur notre vie que sur une poignée d’eau claire. Nous ne possédons que ce qui nous échappe et se nourrit de notre amour : un arbre dans le songe, un visage dans le silence, une lumière dans le ciel. Le reste n’est rien. Le reste c’est tout ce qu’on jette dans les jours de colère, dans les heures de rangement. Il y a ceux qui jettent. Il y a ceux qui gardent. Il y a ceux qui régulièrement mettent leur maison à sac, ou le réduit d’une mémoire, le recoin d’un amour. Ils mettent de l’ordre. Ils jettent. C’est une manière de funérailles, une façon d’apprivoiser l’absence –comme de ratisser le gravier d’un chemin par où mourir viendra.
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Ce à quoi l’on donne de la valeur, vous en donne en retour.
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Les parents ne connaissent rien aux chambres d’enfants.
(Les preuves en miettes de l’existence de Dieu)