Ou plus précisément, plus merveilleusement : même quand de toi il me venait du mal, ce mal tournait immédiatement en bien. Tu m'as fait connaître, pourquoi le taire, le grand délire de la jalousie. Rien ne ressemble plus à l'amour et rien ne lui est plus contraire. Le jaloux croit témoigner, par ses larmes et ses cris, de la grandeur de son amour. Il ne fait qu'exprimer cette préférence archaïque qu'a chacun pour soi-même. Dans la jalousie il n'y a pas trois personnes, il n'y en a même pas deux, il n'y en a soudain plus qu'une en proie au bourdonnement de sa folie : je t'aime donc tu me dois tout. Je t'aime donc je suis dépendant de toi, donc tu es liée par cette dépendance tu es dépendante de ma dépendance et tu dois me combler en tout et puisque tu ne me combles pas en tout, c'est que tu ne me combles en rien, et je t'en veux pour tout et pour rien, parce que je suis dépendant de toi et parce que je voudrais ne plus l'être, et parce que je voudrais que tu répondes à cette dépendance..