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Ce qui est gênant, ce qui m’a toujours gêné dans les concerts, c’est qu’on voit. Et voir empêche d’entendre. On écoute la musique d’un côté, on regarde le musicien de l’autre – le musicien ou la belle dame riche décolletée au deuxième rang à gauche. Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais on ne peut pas faire deux choses en même temps, mener deux chevaux dans le même galop. On ne peut pas écouter et voir. Voir l’emporte. Voir est beaucoup trop fort, beaucoup plus fort.

Ce qui est gênant, ce qui m’a toujours gêné dans les concerts, c’est qu’on voit. Et voir empêche d’entendre. On écoute la musique d’un côté, on regarde le musicien de l’autre – le musicien ou la belle dame riche décolletée au deuxième rang à gauche. Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais on […]

Je viens de finir la lecture de Typhon de Conrad. J’ai mis trois jours et trois nuits à le lire. C’est bien ? Je ne sais pas répondre à ta question. Un livre est voyant ou il n’est rien. Son travail est d’allumer la lumière dans les palais de nos cerveaux déserts.

Je viens de finir la lecture de Typhon de Conrad. J’ai mis trois jours et trois nuits à le lire. C’est bien ? Je ne sais pas répondre à ta question. Un livre est voyant ou il n’est rien. Son travail est d’allumer la lumière dans les palais de nos cerveaux déserts. – Christian bobin […]

On me parle. Les mots sont des grains de sable. L’ensemble fait désert. J’ai perdu une chose mais j’ignore quoi. Il est même douteux que je l’ai jamais possédée, cette chose. Pourtant, c’est sûr, je l’ai perdue. Expliquez-moi qui je suis. Donnez-moi de mes nouvelles.

On me parle. Les mots sont des grains de sable. L’ensemble fait désert. J’ai perdu une chose mais j’ignore quoi. Il est même douteux que je l’ai jamais possédée, cette chose. Pourtant, c’est sûr, je l’ai perdue. Expliquez-moi qui je suis. Donnez-moi de mes nouvelles. – Christian bobin ( La Femme à venir )

Et un jour il nous suffira, pour prendre connaissance d’un livre, de poser l’index sur sa couverture, et toute la lumière des mots passera en nous, sans reste, et ce jour-là,nous saurons que nous sommes morts — car tant que nous étions vivants, nous étions voués au laborieux, au mot à mot et à l’indéchiffrable.

Et un jour il nous suffira, pour prendre connaissance d’un livre, de poser l’index sur sa couverture, et toute la lumière des mots passera en nous, sans reste, et ce jour-là,nous saurons que nous sommes morts — car tant que nous étions vivants, nous étions voués au laborieux, au mot à mot et à l’indéchiffrable. […]

… la vérité peut fort bien sortir de la bouche d’un âne, et là non plus nous ne devrions pas être étonnés : la vérité ne doit rien à la grandeur supposée de nos fortunes ou de nos esprits. La vérité tient sa lumière en elle-même, non dans celui qui la dit.

… la vérité peut fort bien sortir de la bouche d’un âne, et là non plus nous ne devrions pas être étonnés : la vérité ne doit rien à la grandeur supposée de nos fortunes ou de nos esprits. La vérité tient sa lumière en elle-même, non dans celui qui la dit. – Christian bobin […]