Quand on parle, on campe dans sa parole. Quand on se tait, on campe dans son silence. Quand on joue de la musique, on lève le camp, on replie sa tente et on s'éloigne dans le chant faible, délivré de la corvée de dire et de taire. On s'éloigne comme un jeune homme s'éloigne - sans savoir vers quoi, car sinon ce ne serait pas s'éloigner. Dans la musique, on est comme dans l'amour : engagé sur le sentier de la vie faible.