Qu'y avait-il dans cette voix qui me fascina à ce point ? Il y avait un suave mélange de miel, d'ombre humide comme peut en donner le feuillage d'un saule pleureur, et une lenteur aussi, une lenteur qui semblait soustraire celle qui parlait à l'impatience vulgaire de ce monde. La voix de Louise Amour était comme la promesse lointaine - aussi lointaine que les étincelles d'un ciel d'orage - d'une jouissance surabondante. Si les yeux de Louise Amour étaient souvent baissés, c'était par pudeur. Sa voix, sans qu'elle eût jamais besoin de la forcer, promettait des fêtes charnelles à faire rougir les anges.