Vous ouvrez le livre un vendredi soir, vous atteignez la dernière page un dimanche dans la nuit. Après il faut sortir, retourner dans le monde. C'est difficile. C'est difficile d'aller de l'inutile, la lecture, à l'utile, le mensonge. Au sortir d'un grand livre vous connaissez toujours ce fin malaise, ce temps de gêne comme si on pouvait lire en vous. Comme si le livre aimé vous donnait un visage transparent - indécent. On ne va pas dans la rue avec un visage aussi nu, avec ce visage dénudé de bonheur. Il faut attendre un peu. Il faut attendre que la poussière des mots s'éparpille dans le jour.