Susan apprend à Emily la surnaturelle insuffisance de tout amour. En retour Emily apporte à Susan l'amplitude que donne à la vie le fait de la penser & de l'écrire.
La mère assiste en silence au retour du fils. Le silence est l'épée des mères lunatiques. Elles plongent dans l'âme nomade de leurs enfants sidérés. Bénies soient-elles : qui nous rend la vie impossible donne à notre cœur toutes les chances d'être grand.
Plus tard Emily confiera avec une angélique brutalité n'avoir jamais eu de mère et supposer qu'une mère est quelqu'un vers qui vous vous tournez quand une chose vous tourmente . C'est une parfaite définition de ce qu'est une mère. On ne connaît jamais mieux une chose que par son manque
C'est chez tante Lavinia qu'elle a découvert à quoi sert un piano: à tenir à distance quand on en joue (même avec des petites mains tremblotantes d'enfant perdu) l'insupportable chagrin de se savoir abandonnée. Un piano peut vous mettre à l'abri des orages, tout comme la page d'un livre pur.
Emily sait quelque chose que les autres ne savent pas. Elle sait que nous n'aimerons jamais plus d'une poignée de personnes et que cette poignée peut à tout moment être dispersée, comme les aigrettes du pissenlit, par le souffle innocent de la mort. Elle sait aussi que l'écriture est l'ange de la résurrection.
Elle rêve d'unmonde si humble que la mort n'en trouverait jamais l'entrée...quand autour d'elle les ambitions se déclarent et que chacun veut être quelquechose,elle fait le rêve souverain de n'être rien et de mourrir inconue.L'humilité est son orgueil,l'effacement son triomphe.
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