Penser, c'est regarder au fond d'un puits et y laisser filer un seau relié à une chaîne, et avoir le plaisir de le ramener plein à ras bord d'une eau noire où se reflètent toutes les étoiles.
ce qui me paraît être le plus proche d'un livre, jusque dans sa forme même, c'est une tombe. Sous la couverture du livre comme sous la pierre tombale, il y a une âme qui attend une résurrection.
Ce qui est douloureux, c'est qu'il est impossible d'expliquer quelque chose à quelqu'un qui ne l'a pas déjà compris. On peut seulement parler à quelqu'un qui en a le pressentiment et qui souffre de ne pas avoir de lumières là-dessus.
Deux choses nous éclairent, qui sont toutes les deux imprévisibles : un amour et une mort. C'est par ces événements seuls qu'on peut devenir intelligents, parce qu'ils nous rendent ignorants. Ces moments, où il n'y a plus de social, plus de vie ordinaire, sont peut-être les seuls où on apprend vraiment, parce qu'ils amènent une question qui excède toutes les réponses.
Le courage n'est pas de peindre cette vie comme un enfer puisqu'elle en est si souvent un : c'est de la voir telle et de maintenir malgré tout l'espoir du paradis.
l'intelligence cherche toujours quelque chose à aimer, le but étant de devenir soi-même comme le ciel étoilé. La vie est une fête de sa propre disparition : la neige, c'est comme des milliers de mots d'amour qu'on reçoit et qui vont fondre, les roses sont comme des petites paroles brûlantes qui vont s'éteindre, et celui qui arrive à les déchiffrer doit être d'une précision hallucinante s'il veut être cru, s'il veut parvenir à faire voir à d'autres ce qu'il a vu.
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