Qu'est-ce que c'est, apprendre. Apprendre à jouer, apprendre à vivre. Qu'est-ce que c'est , sinon ça: toucher au plus élémentaire de soi. Au plus vif et rebelle.
À quoi ça sert de lire. À rien ou presque. C'est comme aimer, comme jouer. C'est comme prier. Les livres sont des chapelets d'encre noire, chaque grain roulant entre les doigts, mot après mot. Et c'est quoi, au juste, prier. C'est faire silence. C'est s'éloigner de soi dans le silence.
Il y a besoin de si peu, pour écrire. Il n'y a besoin que d'une vie pauvre, si pauvre que personne n'en veut et qu'elle trouve asile en dieu, ou dans les choses. Une abondance de rien. Une vie à l'inverse de celles qui sont perdues dans leur propre rumeur, pleines de bruits et de portes.
Les livres aimés se mêlent au pain que vous mangez Ils connaissent le même sort que les visages entrevus, que les journées limpides d'automne et que toute beauté dans la vie : ils ignorent la porte de la conscience, se glissent en vous par la fenêtre du songe et se faufilent jusqu'à une pièce où vous n'allez jamais, la plus profonde, la plus retirée.
Ce qui vous touche, dans cette écriture, c'est ce qui vous touche dans la compagnie des enfants : une présence vraie de tout, une manière d'être au monde qui rend le monde léger.
Comme on rêve, elle écrit. Comme on rêve d’une vie d’autant plus vraie qu’elle manque, d’autant plus claire qu’elle brûle. L’enfant n’y entre pas dans cette vie, ni le mari, ni même soi. C’est une vie qu’on n’a pas, et pourtant c’est la seule. Elle écrit pour l’avoir.
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