Le douzième siècle est comme le vingtième. Tous les chiffres se valent, tous les siècles ont affaire à la même nécessité de manger, de travailler pour manger, de se battre pour travailler et perdre son sang et son temps par la même blessure, dans les mêmes fureurs indécises.

Pourquoi s'inquiéter de demain, aujourd'hui répondra bien à tout.

Dans la lecture on quitte sa vie, on l'échange contre l'esprit du songe, la flamme du vent. Une vie sans lecture est une vue l'on ne quitte jamais, une vie entassée, étouffée de toute ce qu'elle retient.

Celui qui est sans argent de tout. Celui qui est sans lecture manque du manque.

On lit comme on aime, on entre en lecture comme on tombe amoureux : par espérance, par impatience.

Je lis pour faire place à sa douleur. Je lis pour voir, pour bien voir -mieux que dans la vie- l'étincelante douleur de vivre. Je ne lis pas pour être consolée, puisque je suis inconsolable. Je ne lis pas pour comprendre, puisqu'il n'y a rien à comprendre. Je lis pour voir la vie en souffrance dans ma vie - simplement voir.

C'est qu'il faut du temps pour aimer, tellement de temps que le temps ne suffit pas à répondre aux besoins de l'amour en nous, aux demandes en nous de la voix du sang, du sang lacté dans la voix firmament. La comète de l'amour de frôle notre coeur qu'une fois par éternité.

l'homme merveilleusement inutile, c'est pour le voir que vous lisez c'est pour les heures nomades .....

vous qui voyagez peu, il vous arrive quand même, un jour, de prendre le train.. Dans la gare, beaucoup d'hommes d'affaires Vous les reconnaissez de loin - à leur visage qui manque

un jour vous la verrez moins, et puis presque plus.