Saisir une main, c'est à chaque fois mettre ses doigts dans une prise électrique et aussitôt connaître l'intensité qui circule sans bruit sous la peau de l'autre.

L'art suprême, ce qui manque à tant de petits maîtres, c'est de savoir donner sa langue au chat.

Ce qui advient dans le visible n'est qu'un effet - parfois très retardé - de ce qui s'est auparavant passé dans l'invisible.

Mourir, c'est comme tomber amoureux : on disparaît, et on ne donne plus de nouvelles à personne.

Tout visage est une porte et la même porte, selon l'instant où on la pousse, peut donner sur le paradis ou sur l'enfer.

il y a une chose plus redoutable encore [que la mort] : une vie sans amour.

Les paroles appellent, les visages fascinent, les gestes aimantent et soudain tout ce complot du visible échoue, soudain nous devenons rêveurs c'est-à-dire ramenés à l'essentiel par la vue d'une fleur si pauvre, si proche de la terre qu'il faut presque s'agenouiller pour bien la voir et méditer sa leçon de silence.

Il y a un instant où la mort a toutes les cartes et où elle abat d'un seul coup les quatre as sur la table.

La merveille ne revient jamais avec le même visage.

Un visage trop souvent photographié perd peu à peu son secret, et la gloire signe la disparition des personnes : triompher dans le monde, c'est avoir tout perdu.