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Qu’est-ce qui est religieux, je ne sais pas. Marcher pieds nus sur le sable de la plage de Sète et penser en même temps que le soleil à ceux qui ne sont plus, oui, ça c’est religieux.
La lecture est une barque à fond plat. Elle dérive et parfois s’enlise dans une assemblée de roseaux. Alors je lève la tête du livre et la vraie lecture commence, celle qui ignore les mots.
Les livres sont comme la vie : ils s’éloignent après nous avoir parlé. De leur passage demeure une couleur, la déclaration de guerre d’un rire, l’intelligence d’un silence, un détail. Ce détail se referme sur le tout et le protège.
Parfois je pense à un livre comme on pense à une personne qu’on aime si fort qu’on ne le lui dira jamais. Cette illumination arrive en pleine rue. Le livre est loin. Son titre est son sourire qui allège ma foulée.
Les œuvres issues du vide ont une grâce comparable à celle du vent sur un champ de blé. Elles sont le vent, elles sont le champ. Elles ne parlent pas. Elles donnent à voir les cordes d’un silence.
Je ne vis que pour quelques éclairs imprévisibles : un arrachement, quelque chose qui plonge sa main dans ma poitrine et en sort, trempé de lumière, un nuage, un poème, une abbatiale.
Il y a quelqu'un qui me suit depuis toujours, qui s'appelle moi et que me joue de ces tours. C'est un homme quelconque. Je ne devrais pas le laisser écrire, même une dédicace. C'est tellement dur d'être hors monde. Même les gangsters n'y arrivent pas.
Ils ont tué les morts. Ils ont réussi à faire ce que le diable ne pouvait faire. Ils ont fixés nos âmes comme on hypnotise une poule en traçant autour d'elle un cercle à la craie. Ils ont traçé ce cercle et ils nous ont dit : au-delà c'est l'ancien monde, on ne peut plus y aller, il ne s'y trouve plus rien. Il n'existe plus que l'argent, ce verrou, cette peste.
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