Attends un peu, monsieur tout noir du mont Saint-Clair.

Les étoiles de Sète me donnent leur silence.

Comment je t'écris : j'enfonce ma tête dans le papier, je creuse une galerie, quand je rencontre une racine ou un rocher, je fais demi-tour, je repars ail- leurs, chercher l'issue à ce voyage, à cette nuit, à la vie entière.

… La tombe de Valéry n'est qu'un parfum de collection évaporé depuis longtemps. On dira un jour, dans le cimetière marin dévaléryrisé : « Ici il y a la tombe du vrai poète, Soulages. » Seul importe de voir à une vitesse infiniment plus grande que celle de notre mort. Cet éclair qui éclate dans ton atelier est un geste d'écriture.

Le soleil est un lâche. L'été, il vient tôt le matin comme un qui prendra soin de nous toute la vie. Il a pour alliée une prostituée tendre, la brise des bords de mer. Vers dix heures du soir, il nous abandonne avec des douceurs hypocrites, oranges et mauves, qui déchirent le cœur. Le soleil d'hiver est plus franc.

Vivre c'est construire une cérémonie inoubliable avec rien

Qu'est-ce qui me tuera en premier, je me le demande. Peut-être un de ces cafés noirs que j'aime tant. Là où se tient notre goût, là aussi notre mort.

J'ai pris ce train pour te donner ce concentré de perte et d'euphorie qu'on appelle un livre.

On ne crée que pour guérir d'une angoisse, arrêter à mains nues les cavales de l'Apocalypse fonçant sur nous.

Créer, c'est tout faire pour sentir encore et encore cette brise parfumée de l'invisible à nos tempes, cette proximité d'une fraîcheur surnaturelle.