Je cherche une phrase pour en faire ma maison.

Monsieur le forestier, ...Je suis passé devant vous, j'ai fait quelques pas puis je suis revenu vous remercier pour le parfum multiplié, l'odeur sainte qui doucement montait au ciel. Ça me prend parfois : je vais vers un inconnu et je me mets sans modération à lui parler des fins dernières de la vie dont je ne sais rien. Je vous ai effrayé une seconde. J'ai un curé dans la gorge, il faudrait que je tousse avant de parler. Deux dominicains à table. Dieu reprend du melon.

Mère, comment as-tu formé ma tête dans le secret de tes entrailles ? Comment, par quels songes jamais dit, as-tu modelé mon cerveau de façon à ce qu'un jour une phrase m'affole et me détourne de mes projets ? Il faut avoir une force terrible pour supporter de lire un seul poème. Aller au-devant d'une phrase comme au-devant de sa propre mort. Accepter de n'être plus protégé par rien et recevoir le coup de grâce d'une parole claire en son obscurité.

Le cœur, cette défaite prodigieuse.

La vie est ce jeu où il s'agit d'approcher au plus près de soi sans s'en apercevoir.

Le cœur est la seule destination. On y arrive quand on ne croit plus rien.

J’ai un curé dans la gorge, il faudrait que je tousse avant de parler. Deux dominicains à table. Dieu reprend du melon.

Un jour il nous faudra traverser une vitre sans la briser. L’effort sera terrible, qui changera notre cœur en rayon de soleil. Mourir sans effrois est le privilège des nuages.

Mon vieil ami framboise, tu étais beau de ne pas l’être.

J'entends les premières notes de Bach tomber sur mon cœur comme les morts entendent les premières gouttes de pluie sur leur tombe.