...Vous êtes dans cette lumière qui est le fond de la vie même : elle n'est pas l'oubli de nos morts. Elle est leur présence pure, mêlée à la douceur de l'air- blessure et force.

Nous avonçons dans la vie avec des mains rougies de criminel .Le déluge de notre mort les blanchira.

C'est le trésor que tu me laisses :manque , faille ,déchirure et joie. Un tel trésor est inépuisable .Il devrait me suffire pour aller de maintenant en maintenant jusqu'à l'heure de ma mort.

Le sang qui ne coule plus dans les veines des morts, ce sont les vivants alentour qui le perdent .

Dans la penderie du ciel bleu, une robe blanche. Elle sort de la lessive de la mort. L'éternité la sèche.

La nuit, la mort et les gardiens de musée ont la même façon de venir vers nous et nous dire qu'on va bientôt fermer.

Un livre dans une brocante c'est parfois un mort qui me tend la main et qui me dit : ne me laisse pas s'il te plaît.

Un livre dans une brocante c'est parfois un mort qui me tend la main et qui me dit:ne me laisse pas , s'il te plaît. Le piano de Bach:une pluie qui tombe sur la mer.Ce n'est rien mais pourquoi ce murmure me semble-t-il plus savant que les savants. J'ouvre un livre et c'est le ciel que j'ouvre :les fantômes chinois marchent sur la page.Ils ne sont plus eux-mêmes mais confidence de rivières,soies de feuillages,rumeur de nuages blancs.

Il y a un instant où la Mort a toutes les cartes et où elle abat d'un seul coup les 4 as sur la table.

Un livre dans une brocante c'est parfois un mort qui me tend la main et qui me dit : ne me laisse pas, s'il te plaît.