Il n'y a pas de plus grand malheur sur cette terre que de n'y trouver personne à qui parler et nos bavardages, loin de remédier à ce silence, ne font la plupart du temps que l'alourdir.
J'ai trouvé Dieu dans les flaques d'eau, dans le parfum du chèvrefeuille, dans la pureté de certains livres et même chez des athées. Je ne l'ai presque jamais trouvé chez ceux dont le métier est d'en parler.
Quand on regarde hâtivement une chose belle - et toutes les choses vivantes sont belles parce qu'elles portent en elles le secret de leur prochaine disparition - on a envie de la prendre pour soi. Quand on la contemple avec la lenteur qu'elle mérite, qu'elle appelle et qui la protège un instant de sa fin, alors elle s'illumine et on n'a plus envie de la posséder : la gratitude est le seul sentiment qui réponde à cette clarté qui entre en nous.
Il est très difficile de soutenir le regard fixe d'un tout-petit - c'est comme si Dieu était en face de vous et vous dévisageait sans pudeur, en prenant tout son temps, un peu étonné de vous voir là.
J'aime appuyer ma main sur le tronc d'un arbre devant lequel je passe, non pour m'assurer de l'existence de l'arbre - dont je ne doute pas - mais de la mienne.
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